La Poule d’Eau

Le nom de « poule » d’eau lui a été donné car elle ressemble à une volaille qui picore sur la rive de l’étang et s’y promène à la surface !

Les poules d’eau sont des oiseaux bleu-noir à bec rouge. Vives et alertes, ce ne sont pas des gallinacés comme nos poulets, mais des échassiers. La poule d’eau aime les berges bien plantées de roseaux, d’iris ou de saules où elle niche, s’y nourrit et s’y cache. Bien rares sont les bras morts de rivières, étangs, lacs, canaux, barrages ou réservoirs qui n’accueillent pas au moins un couple de poules d’eau pendant une partie de l’année.

Même si cet oiseau semble froussard, il peut faire preuve d’une belle agressivité et d’une vraie bravoure en défendant son territoire et protégeant ses petits du danger.

Bien qu’on ne la trouve jamais loin de l’eau, la poule d’eau est aussi chez elle à pied sec mais moins à l’aise en vol. Sur terre, une poule d’eau marche en balançant sa queue en mesure avec le va-et-vient de sa tête. Elle avance à petits pas nets, délibérés, lents s’arrêtant souvent. Ses pieds larges sont faits pour marcher dans la boue et la vase.

Bonnes nageuses, les poules d’eau flottent et se déplacent avec un mouvement de tête et de queue parfaitement synchronisé, comme si un mécanisme les reliait. Au premier signe de danger, c’est la panique ! Elles se précipitent vers un abri ou retournent dans l’eau, tête basse, et baissant des ailes. Un banc de poules d’eau apeurées émet force « kikss » ou « krouks ». Elles caquètent aussi comme les poules, « krook-krook », pour rassembler leurs petits.

La poule d’eau est plutôt réticente à voler : contrainte pour fuir un danger, mi sur le sol, mi sur l’eau, elle court et volette tant bien que mal, plus ou moins loin, presque en vol plané au ras de l’eau, sa longue queue traînant derrière. Dès que possible, elle se replie dans la végétation de la rive, où elle reste cachée.

Une petite famille de poules d’eau vaquant à ses occupations sur un étang au printemps est un tableau charmant. La saison des amours dure d’avril à août. Très tôt, le mâle édifie de petits tas de feuilles mortes, joncs et autres plantes aquatiques. Ces amas sont répartis sur la rive ou un rameau en surplomb, mais le plus souvent posés au ras de l’eau, bien ancré aux roseaux.

Dès que le mâle a choisi sa femelle, elle jette son dévolu sur le tas de feuilles dont elle fera son nid en creusant une coupe, qu’elle garnit d’herbe et de carex (plante herbacée). Tout en pondant ses œufs au nid, la femelle part vers d ‘autres nids de congénères laissés sans surveillance. Elle y pondra encore quelques œufs…. Certains en contiennent 20, probablement pondus par plusieurs mères.