L’Isard

L’isard n’est qu’une sous-espèce du chamois, née de l’isolement par les glaciations d’une population ancestrale ; l’isard, symbole d’agilité et de haute montagne, est plus roux que son cousin alpestre.

Sans être aussi abondant que le chamois des Alpes, l’isard est présent dans tous les départements pyrénéens.

L’altitude, pour l’isard, est parfois un pis-aller, un refuge : une mère et son chevreau peuvent faire une ascension de plusieurs centaines de mètres en quelques dizaines de minutes s’ils sont inquiétés.

Strictement diurne, ce qui est notable pour un ongulé, l’isard a plutôt bonne vue pour un herbivore ; si sa robe estivale rougeâtre le rend assez visible de jour, il n’a pourtant plus guère de prédateurs, hormis l’homme.

Le jeune isard doit se méfier d’un ours affamé, d’un renard un peu hardi, de l’aigle toujours possible.

A l’automne, les femelles descendent doucement vers les forêts accompagnées de leurs chevreaux prêts d’être sevrés ; l’isard descend plus tard et moins bas que le chamois alpestre.

Animal de haute montagne, l’isard a un pelage clair et assez ras en été et un pelage beaucoup plus sombre et fourni en hiver. Quel que soit la saison, l’isard est toujours plus clair que le chamois des Alpes ; et il arbore en hiver une bande noire allant des oreilles au poitrail, que ne présente pas la forme alpestre.

L’été, l’isard monte très haut sur les flancs escarpés des Pyrénées, où il fréquente volontiers les alpages et les pierriers, versant nord. Très habile au saut et à l’équilibre, l’isard est peut-être même plus habile que le chamois, car il est plus léger et plus fin.

Les éboulis et les fortes pentes ne font pas peur à l’isard, qui peut monter en haute montagne jusqu’à près de 4 000 mètres ; il n’est pas toutefois aussi « casse-cou » que le bouquetin, et normalement, il ne fréquente pas les falaises.

L’hiver venu, les isards descendent vers les forêts où ils trouvent un abri contre les intempéries, des ramilles à brouter et, en versant sud, moins de neige.

Les grands troupeaux d’isard sont constitués des femelles et de leurs jeunes ; les mâles vivent à part, isolément ou en petits groupes, et ne se joignent à la troupe des femelles qu’au moment du rut.