Le Martin-Pêcheur

Même si le martin-pêcheur possède un plumage éclatant, son vol rapide comme l’éclair et sa discrétion le rendent très difficile à localiser.

Malgré sa débauche de couleurs, il est plus facile d’apercevoir un martin-pêcheur en mouvement qu’immobile. En se promenant au bord de l’eau, on entend parfois le sifflement strident qu’il émet quand il est dérangé. On peut alors voir surgir une flèche bleue, qui file comme un éclair rectiligne avant de disparaître. S’il passe assez près, on peut même entendre la vibration rapide de ses ailes courtes et véloces. En vol, la bande turquoise qui parcourt son dos, du cou à la queue, attire particulièrement l’œil.

Les couleurs du martin-pêcheur changent constamment en fonction de l’intensité de la lumière et de sa réflexion sur les plumes. Vue de dessus l’irisation bleue et vert émeraude de son dos se confond avec les reflets changeants de l’eau.

Le martin-pêcheur est particulièrement doué pour attraper de petits poissons qu’il saisit en plongeant comme un éclair. Sa technique est très efficace. Il se poste sur une branche qui surplombe la rivière. Il tend son cou et scrute attentivement la surface de l’eau. Son acuité visuelle est étonnante. Ses yeux sont capables d’éliminer les reflets de la surface comme d’évaluer la distance à parcourir hors de l’eau et dans l’eau.

La vie du martin-pêcheur est tout entière dévolue à la recherche d’un cours d’eau où il peut attraper des poissons et construire un nid dans une berge sableuse. Une partie de la parade nuptiale consiste à attirer la femelle avec un poisson. Le mâle lui présente d’abord la tête, puis retire le poisson avant qu’elle n’ait pu l’attraper. C’est seulement quand ils sont prêts à s’accoupler qu’il lui laisse sa proie pour sceller le couple et le couple ébauche son nid.

Le mâle volète au-dessus de la berge et commence à creuser le nid, bientôt accompagné par la femelle. Tous deux creusent avec le bec et évacuent le sable avec les pattes. L’amoncellement des gravats forment une chaussée devant le nid, qui le protège des inondations.

Après la plongée, le martin pêcheur passe plus d’une demi-heure à lisser ses plumes et à les rendre étanches, pour évacuer l’eau. Sinon, il pourrait se noyer, alourdi par son plumage gorgé d’eau. Il plonge aussi pour nettoyer ses plumes, après avoir creusé son nid ou rampé pour nourrir les jeunes. Ensuite, il se perche pour s’ébrouer et éliminer l’eau.