Discrète Chouette Effraie

Chassant de nuit la plupart du temps, elle est parfois visible de jour en été, quand les nuits sont trop courtes pour qu’elle puisse attraper suffisamment de proies.

On aperçoit parfois la silhouette d’une chouette effraie dans la lumière des phares, quand on roule de nuit à la campagne. Avec son visage expressif et ses couleurs pastel, la chouette effraie est une mascotte du monde des oiseaux, pour beaucoup d’observateurs, malgré son bec tranchant, ses serres puissantes et sa nature profonde d’oiseau de proie.

Un plumage soigné :

Le cou exceptionnellement mobile de la chouette effraie lui est très utile pour lisser ses plumes : elle peut faire pivoter sa tête sur un angle étonnant de 135° dans chaque sens, ce qui couvre les trois quarts d’un cercle. Chaque barbule de plume se termine par de fines extensions, donnant au plumage un aspect vaporeux. Ces plumes délicates sont très vulnérables. La chouette les lisse régulièrement avec son bec pour en assurer leur entretien. Ce plumage cotonneux lui permet de voler en silence et de fondre sur ses proies sans se faire repérer dans la nuit noire en se fiant à son ouïe très fine.

Belle de nuit :

La caractéristique la plus frappante de la chouette effraie, c’est le regard fixe de ses yeux sombres, au milieu de sa large tête au visage plat en forme de cœur, entouré par un étroit collier de plumes plus foncées. Il est assez facile de distinguer les deux sexes. Le mâle a généralement un poitrail tout blanc, de même que le dessous des ailes, alors qu’ils sont mouchetés de noir chez la femelle. Les jeunes ont le ventre et les pattes teintés d’ocre. Le haut de la tête ; le dos et les ailes de toutes les chouettes effraies sont tachetées d’un subtil mélange de couleurs : abricot, or et marron. Avec des mouchetures gris argent plus visibles sur les femelles que sur les mâles, la chouette effraie possède d’étonnantes pattes emplumées sur toute leur longueur, contrairement aux pattes écailleuses de la plupart des autres oiseaux.

Élever une famille :

Aux beaux jours, pendant quatre à cinq mois, le couple de chouette effraie doit attraper des centaines de proies pour nourrir les petits en pleine croissance. A partir du mois de février, les mâles s’installent dans des arbres creux, des ruines ou des clochers, d’où ils poussent leur cri caractéristique. Ce cri qui nous fait frissonner est destiné à la femelle. Celle-ci ne tarde pas à arriver, munie de nourriture, ce qui est rare chez les oiseaux.

Après l’accouplement, 4 à 7 œufs sont pondus dans le nid à intervalle de deux jours. La femelle commence à couver dès le premier oeuf. L’éclosion a lieu environ 32 jours après la ponte de chaque oeuf, ce qui peut prendre 8 à 14 jours pour la naissance de tous les oiseaux. Après l’éclosion des œufs, les petites chouettes effraies ont une allure bizarre, avec leur plumage en bataille et leurs longues pattes grêles. Pendant les dix semaines suivantes, on observe plusieurs stades de plumage, qui se succèdent jusqu’à ce qu’il ressemble à celui des parents.

Chasseur silencieux :

La chouette effraie est un oiseau de proie qui chasse principalement de nuit. Le meilleur moment poue en voir une, c’est quand elle sort pour chasser au crépuscule ou à l’aube, lorsqu’elle retourne au nid. Seul un cruel manque de nourriture, une couvée affamée ou un temps humide qui se prolonge la forcent à chasser de jour. La chouette effraie aime bien chasser sur des prairies dégagées ou sur des terrains peu boisés. Ses proies préférées sont les petits mammifères courant dans l’herbe : les campagnols et les mulots. Au printemps, elle attrape également des grenouilles et de jeunes oiseaux en difficulté.

La chouette effraie est un fantastique chasseur, grâce à ses yeux adaptés à la pénombre et à son extraordinaire acuité auditive. Elle est capable de détecter des proies dans la nuit totale, même si la proie est terrée sous une épaisse couche d’herbe ou sous la neige.

Une fois qu’elle a localisé son repas, elle est parfaitement armée pour l’obtenir. Grâce à ses ailes puissante, ses longues pattes et ses serres aiguisées, elle fond sur sa proie et la saisit d’un seul mouvement, avant de repartir pour la dépecer de son bec crochu.