La Mésange noire

La mésange noire, ou petite charbonnière, est aussi intrépide et bonne acrobate que ses cousines plus grandes.

La mésange noire ressemble à un modèle réduit de charbonnière qui aurait les mêmes talents d’acrobate que la mésange bleue. C’est aussi la mésange qui vient le moins souvent au jardin.

La mésange noire vit au cœur des bois, notamment dans les futaies de conifères. Elle s’aventure parfois dans les parcs, les jardins, les cimetières ou les grands arbres des vergers, mais elle préfère les épicéas, les cèdres, les mélèzes et les ifs. On la voit rarement en été, parce qu’elle chasse les insectes à la cime des arbres. En hiver, elle rejoint souvent d’autres mésanges dans les bois d’aulnes ou de hêtres, et s’approche des tables à oiseaux.

Le noir lustré de la tête qui descend sous le cou et prolonge en un large bavoir lui a valu son nom. La mésange noire arbore des couleurs plus discrètes que la plupart des oiseaux du jardin. Le dessous blanc cassé tire sur le beige et se moire de franges brunes en allant vers la poitrine, les flancs et le croupion.

En vol, elle virevolte avec beaucoup d’aisance entre les cimes des arbres ou plus près du sol autour des tables à oiseaux, dans les jardins. Sa trajectoire ressemble à celle d’une petite balle légère : elle grimpe très vite quand elle bat des ailes et elle plonge tout aussi vite quand elle arrête de battre des ailes.

Son chant est haut perché mais doux et mélodieux. Le plus fréquent est un ti-tiou ti-tiou ! Répétitif, assez facile à confondre avec l’appel du roitelet, autre oiseau de pinède. Le chant du mâle devient plus incisif de janvier à juin, mais il continue à entonner son ouikou-ouikou ! Habituel toute l’année, sauf pendant sa mue estivale. Les femelles chantent également, mais moins fort et moins souvent.

Petit oiseau solide de corps et d’esprit, ma mésange noire semble avoir une grosse tête, à cause de son grand bavoir, de son cou réduit et de sa queue courte.

Bien que minuscule, cet oiseau est taillé pour survivre, cela grâce à son agilité et à sa faculté d’adaptation hors pair.

Pendant l’été, tant qu’elle a des petits au nid, la mésange noire se spécialise dans la capture d’insectes, de leurs œufs et de leurs larves. Elle est surtout friande de pucerons, de mouches, de mites, de chenilles, de charançons et de punaises qu’elle trouve tout en haut des arbres, non loin du nid. Cependant, elle ne dédaigne pas, contrairement aux autres mésanges, les troncs d’arbres qu’elle parcourt comme un grimpereau.

Pendant l’hiver, les mésanges noires viennent souvent dans les jardins, surtout pour prospecter les filets et les tables à oiseaux. Comme elles sont souvent effarouchées par les mésanges bleues ou charbonnières, plus grandes et plus fortes, elles attendent que la voie soit libre et elles effectuent un raid éclair, le temps de prendre, de manger ou de cacher une miette de nourriture.

La mésange noire niche plus tôt que la charbonnière ou que la mésange bleue, dès le mois de mars pour certaines. Pour faire sa cour, le mâle s’approche de sa promise, la tête dressée bien haut de manière à exhiber son menton noir. Les becs se touchent, puis elle se dérobe et le mâle recommence tout son cérémonial jusqu’à ce qu’enfin la femelle l’agrée.

Dès qu’ils sont accouplés, les deux oiseaux cherchent un site de nidification. Leurs préférés sont les vieux trous de pics, ou les trous naturels dans les arbres, dans une souche morte encore dressée. Mais les entrées de ces trous étant larges, ils sont aussi convoités par les autres mésanges. Les mésanges noires doivent donc souvent aménager une crevasse dans l’écorce, dans les pierres d’un vieux mur, un espace entres des racines ou encore un trou de mulot ou de lapin.

Comme toutes les mésanges, la mésange noire est une adepte de la famille nombreuse. La femelle pond 8 à 10 œufs blancs, lisses, légèrement piquetés de brun rouge. Un couple e mésanges noires élève une couvée par an, mais il lui arrive, exceptionnellement, d’en élever deux.

C’est la femelle qui choisit l’emplacement du nid. Elle occupe les 26 jours suivants à construire une coupe de mousse et de feuilles mortes, en assemblant ces matériaux grâce à de la toile d’araignée. Elle la garnit de laine ou de poils de petits mammifères, lapins ou mulots, et parfois de plumes. Le mâle la nourrit pendant qu’elle construit le nid et quand elle couve.

A l’éclosion, les petits sont dépendants et couverts d’un duvet gris pelucheux. Pendant les neufs premiers jours, la femelle les rejoint tous les soirs pour les tenir au chaud. Le reste du temps, les adultes se perchent séparément pour dormir sur des branches en surplomb, dans de vieux nids, des trous d’arbre ou un lierre épais. Les petits ne tardent pas à réclamer à manger en ouvrant largement leur bec sur une bouche orange vif et jaune, bordée de rose. Les deux parents les nourrissent tour à tour, sans interruption, toute la journée.